Totem et Tabou : La robe de mariée en question !

Totem et Tabou : La robe de mariée en question !

Iconique robe de mariée 

On commencera cet article en rappelant qu’il existe en France des créateur.trices de robes de mariée merveilleux.ses et qui font un travail de dingue. Qu’ils soient des précurseurs de la première heure ayant poussé le concept jusqu’au bout en créant des robes certifiées eco-tex – comme la divine Marielle Maury – ou ceux et celles qui défendent le savoir-faire français dans leurs ateliers et/ou dans la provenance même de leurs tissus aux qualités irréprochables (pour les bordelais.es, on pense évidemment à Eléonore Pauc ou Elise Martimort par exemple)… Toutes et tous œuvrent pour apporter plus de conscience et d’éthique dans le milieu de la couture et du mariage et on les en remercie. 

On sait aussi que cet article ne portera pas ombrage à cette grande institution qu’est la robe de mariée…  Le sujet (bien souvent) numéro un de toutes celles qui viennent d’apprendre la bonne nouvelle, et qui se précipitent en boutique avant même d’avoir choisi le lieu des réjouissances, ni voir même la date ! Parce que ça reste souvent le grand fantasme , celui qui fait battre le cœur de la princesse qui se cache dans un petit coin de notre tête… On ne détrônera pas la sacro-sainte robe de mariée… 

Et c’est pour ça… qu’on va se permettre de mettre les pieds dans le plat ! 


Pas toutes convaincues… 

Parce que pour certaines d’entre nous, la question reste épineuse… Quand ce n’est pas carrément un vrai dilemme ! 

Il y a celles qui ont déjà du mal à s’acheter une fringue neuve dans la « vie normale » ne pouvant s’empêcher de penser au désastre de la fast-fashion… préférant miser sur le « durable » et le « polyvalent »… Un peu perdues du coup face l’idée d’acquérir une robe qui sera (quasi) impossible de re-porter…  

Il y a celles qui ne supportent même pas l’idée d’aller se glisser dans une robe « toute en plastique », directe import de Chine en se demandant si quelques enfants, ou autres esclaves des temps modernes, ne se sont pas retrouvés impliqués dans cette affaire… 

Il y a celles qui rêveraient de pouvoir investir dans une robe de créateur, convaincues de faire ainsi un joli geste – pour elles et pour les artisans – mais qui n’ont pas le droit de caresser l’espoir d’éventuellement mettre plus de 500 € dans cette fameuse robe. 

Il y a celles pour qui refusent tout net de dépenser 2000 ou 5000 euros pour « ça », parce que ça leur semble tout simplement indécent de mettre autant d’argent dans un « habit » et qui préfèreront réserver une telle somme pour une prestation qui a plus de sens à leurs yeux. 

Il y a celles qui ne comprennent pas que ça puisse prendre autant de place dans un projet de mariage… Qui se sentent déguisées à l’idée même de défiler en blanc… Qui trouvent que c’est un caprice, ou un truc un peu narcissique… Qui lèvent les yeux au ciel quand on leur parle sexy, glamour, régime, soutif spécial dos nu, talons aiguilles, rembourrage, gaine et autre artifice… Bref : y’en a qui ne sont pas du tout robe de mariée, tout simplement. 

Et puis il y a aussi celles qui sont un peu tout ça à la fois, et qui n’osent pas vraiment le dire. Qui rongent leur frein et courbent l’échine en entrant dans la boutique, vérifiant déjà où est la porte de sortie. 



Des alternatives possibles.

À vous toutes, on a envie de dire : mais OOOUUUIII ! On vous comprend… Et rien ne vous oblige à rentrer dans le moule. Oubliez le dictat du « ça fait pas mariage » et restez fidèles à vos convictions, vos intuitions et vos envies. Écoutez cette petite voix qui vous chuchote ce que pourrait-être la tenue de la dame-chevalier que vous êtes, fidèles à ses engagements même ce jour-là. Fidèle à elle-même. Fière et belle. 

La Robe blanche toute neuve et toute de dentelle n’a finalement fait son apparition que très récemment dans l’histoire de l’humanité. Et libre à chacune d’entre nous de se ré-approprier comme elle l’entend ce symbole pour le faire sien… ou le « révolutionner ». 

On vous partage quelques idées qu’on a eu autour de la table du Noyau… 


Pour les inconditionnelles du blanc et de la robe traditionnelle.

  • L’occasion : Aujourd’hui, on peut acheter sa robe de mariée d’occasion… Les enseignes qui proposent ce genre de service sont hyper exigeantes quant à la qualité et vous proposent bien souvent un service de retouche. Alors oubliez les superstitions mal placées et dites-vous bien que la plupart de ces robes n’ont même pas été portées : celles qui change d’avis sont nombreuses… et quand baby pointe son nez, on change aussi de projet ! 
  • La location : la démarche anti-fast fashion par excellence… Je loue, je profite, et puis… je fais tourner ! Pour les aventurières qui sont prêtes à se laisser surprendre. Sans partir avec des idées trop arrêtées, on peut rencontrer la robe qu’on n’attendait pas, un beau clin d’œil… On lâche prise et on accueille ! Bonne nouvelle : là aussi les enseignes comptent souvent dans le prix de la location des petites retouches et le service pressing. 
  • La robe de famille : il fut une époque où les robes de mariage se transmettaient de génération en génération. Et pour cause : le travail de ces ouvrages était souvent de très belle facture et ce vêtement coutait donc… une petite fortune ! La robe était alors aussi précieuse qu’un bijou de famille ! Chaque nouvelle mariée se l’appropriait en retouchant ça et là quelques détails, ajoutant sa touche personnelle. La robe devenait alors le symbole d’un rituel, témoignage de l’histoire d’une famille. Si vous retrouvez une de ces petites merveilles dans les placards de vos aïeux… Pourquoi ne pas redonner vie à cette ancienne tradition ? 

Pour les serrées du budget.

  • Les collections civiles : de plus en plus de créateur.rices proposent des collections civiles en plus de leur collections annuelles ! De quoi s’offrir un peu de leur talent, de l’esprit de leur travail ou de leur engagement, à un prix plus abordable. Et puis ces modèles sont souvent plus faciles à remettre pour de jolies occasions. Un bon prétexte pour s’offrir une pièce couture tout en sachant qu’elle correspond à une éthique qui vous plaît. 
  • Le prêt à porter : On n’hésite pas à se tourner vers le prêt à porter ! Beaucoup de marques proposent aujourd’hui des capsules Mariage (même parmi nos marques éthiques chouchoutes). Un budget très raisonnable, et des coupes souvent plus sobres qui permettent de reporter la robe plus facilement… Quoi de plus joli qu’une robe en coton blanc sur une peau hâlée un soir d’été ? La robe d’un jour devient la robe des vacances ou des soirées chics ! 


Pour les briseuses de code.

Vous n’êtes obligées de vous marier en blanc ! Vous n’êtes même pas obligée d’être en robe… Et pourquoi pas cette combinaison vert sapin en viscose recyclée (oui parce qu’en plus vous êtes végane…) qui vous met tellement en valeur ? Le jour J, elle sera toute neuve… Et ce sera émouvant de la porter pour la toute première fois tout en sachant d’avance qu’elle trouvera sa place parmi vos tenues fétiches dès la fin du mariage. 

N’hésitez pas à assumer vos goûts et vos choix… C’est le moment de faire honneur à ce qui vous touche vraiment même si ça ne vient pas de la boutique « faite exprès ». 

Vous avez envie de faire travailler cette jeune brodeuse aux doigts de fée et recouvrir une simple robe de coton de dizaines de fleurs ou d’oiseaux colorés ? Bingo ! Votre robe est unique et vous avez soutenu une artisane qui se lance et dont le travail et la démarche vous touche. 

Vous avez ramené cette magnifique robe traditionnelle afghane et multicolore du tour du monde que vous avez fait ensemble… le fameux tout du monde au cours duquel elle/il vous a fait sa demande ? Cette robe, vous attendiez justement LE grand moment pour lui faire honneur. C’est le moment parfait. 

La plus belle des robes est celle qui vous raconte… Vous, votre histoire, votre âme, vos engagements, vos croyances et vos espoirs. L’ivresse avant le flacon. Le cœur avant l’enveloppe. La femme avant la mariée. 

Photos : Claire Lafargue

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