Le 8 Février dernier…
le Noyau décidait de réunir les femmes-entrepreneures présentes sur son carnet d’adresse (et même des « futures présentes » qui arrivent bientôt !). Objectif ? Écrire un article sur la sororité pour fêter dignement le 8 mars !
Pour l’occasion, Elise Martimort nous ouvrait les portes de son show-room douillet. On est toutes arrivées les bras chargés de thé, de tisanes, de café et de biscuits maison… Il n’en fallait pas plus pour que les langues se délient, sans compter que c’était une des premières fois – pour quelques-unes d’entre nous – qu’on se rencontrait : joie et… excitation !
Vu que c’est un peu mon quotidien d’interroger celles et ceux que je rencontre pour révéler leur « histoire » et leurs « croyances » (je suis créatrice de cérémonies sur mesure !) j’étais, moi Stella, toute désignée pour mener l’enquête auprès de mes consœurs prestataires. J’avais bien préparé mon petit paquet de questions, mais il y avait un tel engouement autour de cette rencontre que le simple fait de partager, dépassait le sujet.
J’ai quand même réussi à lancer quelques questions à la volée, demandant à certaines de m’envoyer ensuite leurs réflexions par mail.
Quand j’ai reçu leurs premières « lettre d’amour aux femmes » – parce que c’est à ça que ça m’a fait penser – j’ai compris, à l’évidence, que ce ne serait pas mes mots qu’on retrouverait aujourd’hui dans cet article… mais les leurs. Pour leur justesse, leur tendresse, leur lucidité aussi mais surtout leur audace. Parce que les femmes sont culottées ! Et c’est aussi pour ça qu’elles sont géniales et visionnaires.
Les femmes, l’entreprenariat et l’écologie ou le besoin de créer du lien et de donner du sens.
Un premier constat évident, c’est la place prépondérante des femmes dans l’univers du mariage et dans celui de l’écologie.
C’est Sophie – wedding planner pour les Histoires Naturelles – qui évoque le sujet, d’entrée de jeu : « Il y a énormément de femmes entrepreneures dans le milieu du mariage… Ça fait partie des secteurs où nous sommes largement majoritaires. Et c’est assez amusant de constater qu’il en est de même… dans l’engagement écologique ! Est-ce qu’il n’y aurait pas là, une corrélation ? On pourrait se demander s’il n’y a pas chez les femmes ce besoin primordial de s’engager dans des professions qui font sens. Ou en tout cas, qui ont du sens pour elles. C’est peut-être aussi pour ça qu’il y a pas mal de « reconversions » professionnelles parmi nous. Et cette sensibilité accrue pour la question écologique m’évoque ce besoin de trouver sa place dans cette société, dans le respect de la Nature, mais aussi des un.es et des autres. »
Oui Sophie, tu as raison ! On pourrait même se dire que si à travers le mariage on aide les gens à s’unir, et bien à travers l’écologie on cherche sûrement à relier les humains entre eux. Peut-être qu’on est un peu des « passeuses » ?
Sororité : un nouveau mot qui sonne tellement bien.
« Sororité » (la sœur donc, de « Fraternité ») a débarqué dans notre vocabulaire depuis quelques années. D’abord timidement, puis de plus en plus franchement.
Et comme c’est un joli mot « tout frais tout neuf », j’ai adoré découvrir les définitions que vous en donniez. Ce qui revient le plus souvent ? Communauté féminine, bienveillance, entraide, solidarité, connexion, transmission intergénérationnelle… Christel de Lebci évoque un « Lien invisible qui existe entre toutes les femmes », Claire West parle de « Sœurs d’âme », Hortense de PIA Ecodesign d’une « Sorte de copinage géant et invisible », et Céline de L’Échelle de soie comme un « Langage non verbal ».
Pour Élise Martimort il y a un lien évident entre la sororité et l’approche artistique que nous avons toutes (de manière plus ou moins assumée) dans notre métier. J’avoue avoir été touchée… Parce que c’est aussi peut-être un art de savoir être « sœurs d’âme » ? :
« J’envisage la sororité comme un espace sécurisant où les femmes peuvent s’exprimer librement sans hiérarchie. Un réseau où l’on se transmet expériences et savoirs afin de faire profiter aux autres et de grandir ensemble. La sororité dans notre domaine est, comme dans tout regroupement de créatifs, la possibilité de créer de nombreux projets en croisant nos savoirs faire respectifs. Cette émulation artistique se veut bienveillante et équitable, personne ne cherche à prendre le leadership sur le projet ».
Féminisme et bienveillance.
Finie la vision « chiennes de garde » du féminisme… Place au dialogue, à l’échange constructif, à la tempérance positive mais aussi à une prise de conscience de la place que nous devons prendre, nous, en tant que femme, dans cette société, voir même dans cette « Humanité »… La sororité c’est aussi ce rapprochement qui nous offre enfin la possibilité d’une discussion à cœur ouvert permettant de faire avancer les choses au-delà de nous.
Jade Sequeval se confie : « L’année 2020 a été déterminante dans mon processus de déconstruction sur tout un tas de sujets, et notamment être activement « anti-raciste » et ouvertement féministe ». Les grands (et nobles !) combats se rencontrent donc !
Et les mots d’Elise en écho : « De manière générale la sororité active permet de contribuer à lutter contre les phénomènes d’invisibilisation des femmes en amplifiant leurs voix. Elle permet aux femmes de faire alliance, non pas contre les hommes, mais contre les stéréotypes et le sexisme ordinaire. De mon point de vue, ces réseaux se doivent d’être bienveillants à l’endroit des hommes et proposer de les accueillir en leur sein. »
Vous êtes d’ailleurs nombreuses à citer les mêmes « figures de proue du féminisme » : Emma Watson (oui oui, notre chère Hermione Granger !), Simone Veil, Malala Yousafzai, Coco Chanel, Lady Gaga, ou Clarissa Pinkola Estés.
Les femmes et le milieu du mariage : une relation belle et complexe à la fois
C’est à la fois une chance d’évoluer dans un milieu aussi féminin, comme le souligne Pauline Maroussia P : « En général, toutes les femmes qui gravitent autour de moi m’inspirent. Je suis fascinée par les parcours des femmes… en chacune d’elles se cachent de véritables guerrières, avec des ressources parfois insoupçonnées ». Mais c’est parfois plus compliqué : quand on se confronte à nos petits démons… Et oui : qui n’a jamais souffert des gue-guerres intestines entre nanas, option cours d’école niveau CM2 ? Allez… soyons honnêtes !
Heureusement, on peut délibérément choisir de ne garder que le meilleur, comme Christel : « De manière générale, je m’entoure de personnes qui me font du bien, me nourrissent de positif, et c’est pareil dans ce milieu ! Je n’ai jamais aimé la concurrence. Les rapports de force, c’est pas mon truc. Je pense profondément que chacun.e a sa place car chaque être est unique et apporte une sensibilité différente… Après ça colle ou ça colle pas, c’est comme ça. Je fais confiance en mon intuition et pour l’instant j’ai vraiment fait de belles rencontres qui rendent mon travail dans le mariage encore plus agréable !»
Sarah Miramon me fait sourire en ajoutant : « Je ressens plutôt du partage et du soutient. Bon en même temps je suis un peu piou-piou les petits oiseaux, je vois le positif partout ! » (Mais tu as raison Sarah ! C’est une excellente « arme » ! Copine de Piou-piou, tiens !).
Et puis je citerai aussi Pauline Bord qui parle des futures mariées, dont elle s’occupe de la mise en beauté : « Elles sont parfois méfiantes, sur la réserve. Il y a un fort désir de plaire. Et puis on brise la glace et ça leur permet d’être pleinement elles. Il y a celles qui s’abandonnent volontiers à l’exercice, qui n’attendaient que la permission et celles qu’il faut convaincre de lâcher prise ».
Féminisme et écologie : nos héroïnes des temps modernes !
Nos voix sont unanimes pour désigner une de nos héroïne éco-engagée préférées et il s’agit… de Greta Thunberg ! C’est Claire West qui en parle le mieux : « Cette enfant qui a braqué tous les projecteurs sur la prise de conscience à opérer d’urgence concernant l’état de santé de notre planète est un genre d’héroïne mondiale ».
On y retrouve aussi des femmes fortes au parcours exemplaires, comme Vandana Shiva – eco-féministe indienne nobélisée, et dirigeante de la Fondation de la recherche pour les sciences, les technologies et les ressources naturelles ; Maria Thoune – pionnière de l’agriculture biodynamique à qui l’on doit notamment l’indispensable calendrier des semis ! ou Jane Goodall – qui a failli payer de sa vie son engagement pour la défense des gorilles dans leur milieu naturel.
Mais on croise aussi le nom de vos amies qui décident de tout lâcher pour se lancer dans le rêve d’une vie en autonomie totale – le blog de Delphine : Artisan(e) de ma vie – ou des instagrameuses d’un nouveau genre qui voudraient surtout éveiller les consciences (plutôt que le nombre de followers) – Julie Bernier de « Sortez tout vert » – et aussi… nos mamans… (merci Maman de m’avoir plongée dans la marmite toute petite !).
C’est quoi le féminin sacré ?
C’est la dernière question que j’ai posée, un petit sourire au coin des lèvres, aux copines…
On est plusieurs à ne pas trop savoir si le « concept » est galvaudé ou pas… À rigoler en pensant à cette « vague chamane d’apprenties tisanières ou citadines en pleine crise de conscience » (n’est-ce pas Claire ?) ou même ce « truc noyé dans une imagerie tendance à base de lune, de feuilles de sauges ou de tarot » (n’est-ce pas Jade ?)… N’empêche qu’il y a aussi derrière cette notion, un espoir pour certaines, une chance de se réapproprier une sorte de spiritualité intime et éclairée, comme l’évoque très joliment Hortense en déclarant : « Je l’envisage comme une merveille sur laquelle j’aimerais m’être penchée pour pouvoir en parler ».
Je crois qu’il y a en chacune d’entre nous, les « femmes d’aujourd’hui », cette ambivalence : ce besoin et cette réticence à faire confiance à notre « femme sauvage » (merci Clarissa Pinkola Estés pour ce terme génial !), et je trouve que le franc parlé de Claire exprime tout ça parfaitement : « Si je fais taire mon côté cynique, j’y vois des femmes qui créent du lien entre elles, qui se reconnectent à la planète, l’écosystème, qui se reconnectent à la nature sauvage, qui développent sororité, entraide. Et forcément, c’est magique et ça fait sens.
Je suis de celle-là, issue de celle-là aussi. Les femmes portent bien souvent le foyer, or c’est ici que tout se joue (c’est peut-être d’ailleurs pour ça qu’elles s’en chargent !) Éducation des mioches. Choix de la nourriture. Gestion des déchets. Choix de vie/maison/art de vivre à entendre comme « Way of life ». Bref, si la société se dépatriarcalise, ce sera un plus pour l’écologie. C’est à mes yeux d’abord une vertu féminine, voire maternelle. »
Merci Claire…
Et si vous le permettez les copines, c’est à Julien que j’emprunterai les mots de la fin.
Femmes, je vous aime.
Étaient présentes à cette grande discussion ouverte
Céline – L’échelle de soie
Christel – Lebci
Claire West
Élise Martimort
Élodie – Les Vintage.ologistes
Hortense – PIA Ecodesign
Jade Sequeval
Pauline – Pauline Maroussia P
Pauline Bord
Sarah Miramon
Sophie – Les Histoires Naturelles
Stella – Les créateurs de cérémonies
Thuriane – Thuriane Photography
Photos : Pauline Maroussia P